La semaine dernière, j’étais sur mon ordi en train de
travailler (si si !) quand la musique se coupe net. Merde une coupure de
courant. Antoine saute dans la voiture et monte voir à Géophy ses instruments
de veille, voir s’il y a un problème de ce côté là. A peine est-il parti que la
sirène se déclenche. Un incendie ou tout au moins un exercice est en cours.
N’ayant pas de rôle particulier, et n’ayant pas le feu au c**, je me rends au
point de rassemblement (Totoche évidement) tranquillement.
Entre temps, j’ai allumé ma VHF et je suis le déroulé de la
riposte. En trente secondes, l’information est passée, une cellule haute
tension est en train de fondre, l’équipe d’intervention arrive rapidement sur
les lieux et arrête le massacre. Bilan : toute la base est privée de
courant pour l’après midi et une partie de la base sera probablement privée de
courant jusqu’à OP2.
Cela nous fait réfléchir à la précarité de notre situation.
Nous sommes à 3000km de la plus proche terre habitée (mis à part Crozet et
Amsterdam) à 10 jours de navigation de la réunion. Nous sommes en totale
autarcie pendant 5 mois, pour chaque problème, nous devons trouver la solution
sur place et seulement avec le matériel présent.
Après étude du matériel à remplacer, nos électriciens ont
trouvé une solution qui pourrait fonctionner pour réalimenter la partie HS.
Cela nécessitera une coupure générale du courant et plusieurs jours de travail.
Lors de cette coupure générale, je dois, pour ma part, m’assurer que les
programmes scientifiques ne seront pas impactés. Nous allons donc mettre en
place des groupes électrogènes portatifs sur les points clés. Notamment sur les
congélateurs pour préserver tous les échantillons scientifiques ainsi que les
installations de sismologie, de magnétisme,
de mesure des rayons cosmiques, de surveillance du niveau de la mer pour
les alertes au tsunami… Nous sommes loin
de la stabilité et de la confiance qu’on peut avoir dans notre alimentation
électrique de métropole. Chaque problème est une énigme à part en entière et
c’est ça qui fait la richesse de nos expériences à Kerguelen.
En attendant que cela soit réparé, l’entrepôt IPEV est dans la zone sinistrée et nous nous retrouvons à faire nos courses dans le Kerfour avec la frontale. Nostalgie de cabane, quand tu nous tiens !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire