lundi 25 novembre 2013

Ce week-end j’ai réalisé mon rêve d’enfant


 

J’ai mis le pied dans l’océan antarctique !


En effet, mon poste de géner me donne la charge de réaliser une campagne de sondage pour le programme maker qui étudie les mouvements d’eau chaude et d’eau froide qui se rencontrent sur le front polaire. J’ai donc embarqué vendredi soir avec mon binôme sur la Curieuse, (ancien navire de pêche, transformé en navire océanographique, 24m de long). Le transect qu’on a réalisé partait de la sortie du golf du Morbihan, descendait vers le sud est; nous avons largement dépassé les 50èmes hurlants ainsi que le front polaire, (pas d’iceberg en vue, dommage) avant de changer de cap et de remonter vers le nord est. 18 sondages à faire avec en moyenne un toutes les 2h. Nous nous sommes éloignés d’environs 400km des côtes de Kerguelen, passés dans les 50èmes, alors même s’il n’y a pas eu de tempête, ça bougeait bien ! La Curieuse n’est pas aussi stable que le Marion Dufresne, la moindre houle (4-5m en moyenne) nous malmène et met notre résistance au mal de mer à l’épreuve (que je passe haut la main :D). J’ai pu observer de magnifiques levés et couchés de soleil sur l’océan, des couleurs à couper le souffle. Nous avons vu des baleines à la sortie du golf, des albatros à sourcil noir, des grands albatros (3m50 d’envergure !) et même un albatros royal qui niche uniquement dans le sud de la Nouvelle Zélande, des damiers du cap pas farouches, des pétrels géants, des pétrels à menton blanc, des pétrels bleus … je ne les reconnais pas encore au premier coup d’œil mais quel plaisir de les voir planer sans effort au raz des vagues, ils nous passent sous le nez à seulement 2-3 mètres : un bonheur.









Voilà,


nous sommes maintenant sur la route du retour, nous apercevrons les terres dans quelques heures. J’ai coché une case de plus sur mes rêves à réaliser. Mais ne vous en faites pas, j’en ai plein d’autres en réserve.

mardi 19 novembre 2013

Ravitaillement en tracteur de la cabane du Guetteur, colonie de Ratmanoff



La péninsule Courbet

 

abrite de nombreuses colonies de manchots royaux. La colonie de Ratmanoff est probablement la plus grande des Kerguelen : 150 000 couples reproducteurs. A cela il faut ajouter les juvéniles (moins d’un an) et les glandeurs (ceux qui ne se reproduiront jamais : 60% de la population adulte si j’ai bien suivi). Ça fait un sacré monde. Un des programmes scientifiques soutenus par l’IPEV étudie les manchots royaux sous différentes formes (capacité de régulation de la température, de plongée en apnée, de jeûne longue durée, de crèches pour le jeûne…) Et pour ça, une équipe de 2 scientifiques vont passer 3 mois à la cabane de Guetter juste à coté de la manchotière (à environ 10m quoi). Il a donc fallu amener tout leur matériel scientifique sur place (il y en a du matos !). La cabane était déjà pourvue en nourriture et en eau (prévoir de l’eau pour 1 mois, pas facile facile, eh oui il n’y a pas l’eau courante dans toutes les cabanes).

Nous partons donc lundi matin de bon matin,

 

 4 personnes : Thomas mon prédécesseur et moi dans le tracteur de tête, tirant une remorque chargée à bloc, Romu et Pierre dans le tracteur derrière chargé d’une petite benne suspendue. Il y a environ 30 km à faire d’abord dans les terres (6-7 km) puis sur le bord de mer. Nous partons à 5h50 pour pouvoir passer les guets à marée basse, le temps de trajet prévu est de 5 à 6h. Nous mettrons 2h30 pour arriver à Morne, une cabane qui marque quasiment la moitié du trajet (un tout petit peu moins en réalité).  C’est là que les problèmes arrivent :
-          Un des ruisseaux à traverser est devenu trop profond : la dernière tempête a ramené des galets sur la plage et a bouché l’écoulement de la rivière.  Un petit lac s’est donc formé faisant monter le niveau d’eau. On saute donc à terre, attrapons pelle et pioche et en quelques minutes nous faisons une brèche qui deviendra un véritable déversoir. En une petite demi heure, le niveau a baissé d’une quinzaine de centimètres, nous pouvons passer.
-          Quelques kilomètres plus tard, une trappe du capot de mon tracteur s’ouvre. On s’arrête pour regarder et constater que le pot d’échappement s’est défait. Pas de problèmes, on sort les clés  et le collier de serrage est replacé sans difficultés. Nous pouvons repartir.
-          La place pour passer se rétrécit, le nombre de bonbons (surnom des éléphants de mer juvéniles) augmente réduisant notre vitesse à quelque chose proche du néant. Nous descendons pour les faire fuir sans trop les brusquer. Nous avancerons au pas pendant près de 3h.

Finalement 

 

nous arriverons à 13h15 quasi sans pause à Guetteur : 7h30 de trajet. La densité d’animaux m’impressionne, je suis chez eux, pas chez moi. Juste avant d’arriver, nous avons eu le privilège de voir un léopard des mers sur la plage, Romu qui vient en campagne d’été depuis 13 ans ne voit là que son 2ème léopard. C’est un véritable prédateur marin, dangereux comme peut l’être le requin ou l’orque, sur terre il est beaucoup moins dangereux. Nous n’arriverons même pas à lui faire ouvrir la gueule pour admirer ses dents.

Arrivé à la cabane,


tellement heureux que je ne remarque pas la manchotière qui se trouve juste après. Quelques secondes plus tard, le choc, ils sont tous là, de magnifiques manchots royaux, des adultes, des juvéniles. Je fais le tour de la cabane, nos scientifiques seront bien installés, tout confort : panneaux solaires, chambres, cuisine, toilettes sèches mais pas de douche (et puis quoi encore ?). On décharge le matériel, avant de s’apercevoir que la cuve d’eau de 1000L est vide. Probablement une fuite ou un robinet mal fermé. On ne peut pas laisser les scientifiques sans eau, la source est à 45 min à pied. 10 min en tracteur, 3 allers retours pour remplir 7 touques de 60 L (donc 60 kg…), et la cuve est de nouveau remplie et les scientifiques ont de quoi voir venir.

Une fois ce ravitaillement 

 

et quelques menus travaux effectués, tout le monde prend son matériel de pêche (moi j’en ai pô), et direction la cabane Manchot à 20-25 min où une jolie rivière regorge de truites. Pas celles de métropoles, celles des kerguelen, où tu relâches celle qui font moins de 30cm et où au premier coup tu choppes une truite de 60 cm. Les quelques furieux qui m’accompagnent vont en pêcher une bonne douzaine. Nous rentrons à la cabane à la nuit tombante. Thomas prépare les filets, Romu les petits oignons et le citron pour le carpaccio de truite, moi l’apéro avec le saucisson. Puis pavé de truite rissolé avec riz et épinard : la base des repas en cabane.

Le lendemain, 

 

on repart, direction la base. Les bonbons sont un peu moins présents sur le chemin, nous gagnerons 30 min sur la partie Ratmanoff-Morne, pause manger du midi. Puis on repart. 30 min après avoir quitté la cabane de morne, le 2ème tracteur émet une fumée jaune. On s’arrête, on identifie la panne : un bouchon de purge à sauté, le pas de vis est resté mais le chapeau est parti. C’est le liquide de refroidissement qui s’échappe. Après avoir contacté le chef garage par radio, on décide de laisser le tracteur sur place, on transvase le matériel dans la remorque, Romu et Pierre y montent également et c’est reparti. Nous arriverons à 18h30 après 9h de trajet (dont une bonne pause déjeuner à Morne). Le soir j’apprends à tirer les filets de truite pour les mettre dans la saumure ou au congélateur. Je serai donc autonome la prochaine fois.




 Bonbon


 Manchot royal


Manchotière





Bébé grand albatros


Bébé pétrel géant


Cormorans


Léopard des mers

 

Pêche



Pot d'échappement...


Bouchon de liquide de refroidissement...




dimanche 17 novembre 2013

Je suis arrivé !



Ça y est, j’y suis.

 

Je ne sais par où commencer : par l’arche des Kerguelen magnifique monument naturel face aux forces surnaturelles qui se déchainent sur elle, par mes missions ravitaillement de sites isolés en hélicoptère ou par mon débarquement éclair sur Kerguelen (en quelques secondes on est débarqué, comme parachuté. J’ai beau m’y être préparé, ça secoue et tu restes scotché). Par la rencontre avec les anciens hivernants qui nous ont réservé un accueil exceptionnel, mon prédécesseur en tête. Par la fin de l’OP où on dit au revoir à nos Amsterdamois qui repartent vers leur île : après seulement 15 jours à bord du Marion, l’émotion est palpable pour leur départ, alors je n’imagine même pas  après cette année. Enfin, mon petit rôle de géner me met en pôle position pour déclencher les pleurs : traditionnellement le géner s’occupe de la DZ pour les partants (ouvrir/fermer les portes de l’hélico et aider les gens à monter /descendre) et je fournis et craque les fumigènes pour le départ du Marion. Puis les hivernants partant prennent en charge la radio pour un dernier au-revoir, et enfin, le Marion part sur une musique de Johnny Cash. Les visages sont fermés, chacun repense à son année et ce qu’il a vécu avec ceux qui sont partis. Voilà ce qui m’attend l’année prochaine.

Une fois l’OP fini,

 

Il reste beaucoup de boulot, planning, fiche d’inventaire, fiche de manip à valider, planning de la Curieuse à valider avec le disker. Thomas mon prédécesseur me montre tout ça  on avance bien. De toute façon ce samedi est marqué par le plus gros coup de tabac de l’année : vent à 50 nœuds, rafales à 80, et ça mouille (surtout quand l’eau tombe à l’horizontale !). Voila le samedi soir arrive et j’ai enfin un peu de temps pour vider une partie de mes malles. Le chocolat, les confitures, le vin ont bien survécu et serviront pour les grandes occasions. Ensuite je retrouve mes cartes postales qui me rappellent les voyages de mes amis et famille. Vient le tour au petit livret photo des sportymonkiki (merci à toi Elo pour cette brillante idée). Ça fait chaud au cœur. Vient le tour à la carte d’adieu de mes collègues d’Amadeus. Merci pour tous ces petits mots, merci pour votre accueil, ça me fait du bien.  J’ai également reçu quelques mails, n’hésitez pas, même si je ne réponds pas tout de suite, je les lis et ça me fait plaisir d’avoir un peu de vos nouvelles.

Enfin, je me dois de vous décrire la base, mon bureau, ma chambre. 

 

Des vidéos viendront compléter le tableau mais pas avant janvier maintenant.
La base : en arrivant sur le Marion, j’ai vu une terre déserte, quelques bâtiments rouillés, sans vie, balayés par le vent et la pluie, une terre plate avec peu de relief. Puis j’ai débarqué, j’ai rencontré les hivernants plein de vie, le ciel s’est découvert et à révélé ses magnifiques montagnes enneigées, je suis entré dans les bâtiments et j’ai découvert des nids douillets, un des meilleurs bar/salle de fêtes (Totoche de son petit nom) où je suis jamais allé. Dans la base se promène également des goélands, des skuas, des éléphants de mer, des otaries. Ça y est j’aime cette base, c’est chez moi.
Je découvre également mon bureau, il n’a jamais été aussi grand, bureau, pièce de vie, salle de réunion, salon, il peut faire tout ça à la fois. Point de rencontre incontournable de toute personne souhaitant sortir en cabane, je centralise les demandes et les mises à disposition des moyens de locomotion (tracteurs, chaland). En tant que chef de service, je valide les fiches de manip pour les gens de l’IPEV, et ceux qui souhaitent utiliser des cabanes IPEV. J’ai également 2 radios allumées en permanence et ai un rôle secondaire de point de contact en cas de problème (d’abord le BCR, puis le médecin, puis le disker, puis moi, puis le chef cuisine).
Ma chambre : la plus grande que j’ai jamais eu (mis à part chez mes parents évidement) avec salle de bain et toilette perso, un petit bureau pour me permettre de vous écrire, la liaison réseau pour recevoir et envoyer des mails, mais pas internet : je suis à l’autre bout de la planète tout de même. C’est beau, c’est neuf, c’est propre, j’adopte tout de suite ma piaule !

Et le boulot commence : 

 

Demain je pars en tracteur avec Thomas mon magic géner, Pierre mon bout de bois, et Romu un de mes chefs de la logistique IPEV, un vrai, un bon ! Direction Morne et Ratmanoff sur la péninsule Courbet. Nous resterons dormir à Ratmanoff puis retour Mardi, le but étant d’apporter tout le matériel scientifique pour l’équipe des Ethotaafs qui étudient les manchots royaux de la colonie de Ratmanoff (environ 100 000 couples reproducteurs, une des plus grosses colonies du monde). On prévoit entre 5 et 8 h de tracteur, avec passages à guet (donc faut attendre la marée basse), embourbement … pour faire un peu plus de 30 km.  A mon retour j’aurai 3 jours sur base avant de partir sur la Curieuse pour naviguer dans les 50 èmes hurlants et franchir le front polaire antarctique ! Mais ceci est une autre histoire.

L10, mon bâtiment

La bibliothèque


Vue de ma chambre


La Curieuse est arrivée


 ...




Je fais le plus beau métier du monde , bis.



La log a encore frappé, et fort !

 

Hier nous étions près de l’arche des Kerguelen, tout au nord de l’ile. Pendant la nuit nous avons contourné toute l’île par l’est pour se protéger de la houle. Arrivés au petit matin tout au sud, nous longeons la côte pour atteindre la péninsule de Rallier du Baty et faire une station dans l’anse du gros ventre si la houle nous le permet. C’est l’heure de partir en mission. Nous allons ravitailler les sites les plus isolés de l’île. Les scientifiques que nous déposerons seront seuls et totalement autonomes pendant un mois. Une retraite plus scientifique que spirituelle. Un groupe cassera du caillou, ce sont les géologues, ils seront sur le site de portillon. Un autre bouffera de la glace, ce sont les glaciologues, ils habiteront les sites de Glacier et Mortadelle et travailleront sur le magnifique glacier Ampère. Enfin les Belges seront dans la boue et feront des forages sur un lac proche de Baie Larose. Ces sites sont tous plus jolis les uns que les autres, plus sauvages, plus isolés.

Je me lève au petit matin, il est 5 h, ça fait une heure que je tourne en rond dans mon lit, le soleil est levé depuis un peu plus longtemps. Je rejoins la passerelle et embrasse le spectacle  magnifique : nous longeons la cote sud, le mont Ross (plus haut sommet de l’île à plus de 1800 m) est dégagé et le soleil lui envoie ses plus belles couleurs. Il m’hypnotisera pendant plus d’une heure et demie. Vient l’heure de manger et de se préparer, la journée va être longue. Nous aurons 4 missions hélico pour ravitailler 6 sites en matériels, vivres et même cabanes. J’en ferai 3 sur les 4 : merci à Yann de me faire confiance et de me permettre de faire ces missions. 

Nous commençons par Portillon depuis l’anse du gros ventre. Nous arrivons sur une inconnue, est ce que la cabane est toujours là ? Pour pallier cet imprévu, nous amenons un cabanon « pièce de vie » et une caisse maison qui permet de dormir en sécurité. Décathlon a inventé la tente 2s, l’IPEV a inventé la cabane 30min. La mission va durer 2 h, intense, il faut préparer le terrain pour accueillir les 2 cabanes supplémentaires, mettre en place un radier solide, poser la cabane grâce à la prouesse du pilote de l’hélico puis haubaner le tout pour ne pas que ça bouge. Petite anecdote, un des géologues était déjà venu il y a 4 ans sur ce site et il repère un caillou en équilibre sur la pente qui surplombe la cabane qui n’était pas là la dernière fois ce petit caillou doit faire environ 1 tonne… La mission se déroule bien, nous laissons les scientifiques avec une petite base plutôt sympathique. A dans un mois les gars. 

La deuxième mission sera à Mortadelle/Glacier à partir de la Baie de la Table, magnifique fjord encaissé dans les montagnes. Nous déposons d’abord Hubert et Romu à Glacier au pied d’un petit lac, le paysage est magnifique, le pilote s’éclate, nous aussi. Yann et moi sommes déposés à Mortadelle. Nous aurons le temps de visiter un peu les 2 arbecs le temps que le pilote revienne avec les slings. Peu de gens encore une fois pourront se vanter d’avoir vu le glacier d’aussi près. Je l’ai même survolé. Et encore une fois Yann me laisse la place de copilote pour le retour, merci Yann.

A chaque fois que je reviens avec mes collègues sur le bateau, nous avons le sourire jusqu’aux oreilles, les yeux qui pétillent et qu’une envie : y retourner. En quelques secondes, les vidéos et photos sont sur les ordinateurs et une petite troupe se forme pour voir et admirer les paysages qu’on a pu voir.

Troisième mission très rapide vers La Mouche, cette fois ci je n’en suis pas, il faut bien faire tourner les places dans l’hélico, j’ai eu plus que ma part. D’après les photos, la cabane est mignonne au bord d’un petit lac sur une herbe rase. C’était rapide, nous repartons de la baie de la Table pour atteindre la Baie Larose.

Quatrième et dernier refuge de la journée : Larose à partir de baie Larose. Nous ne savons pas comment nous allons retrouver la cabane et nous n’avons rien pour remplacer. Le cas échéant, il faudra réparer sur place pendant les rotations de l’hélico. Une équipe (Romu, bout de bois, pierre, moi et un scientifique) sont déposés à la cabane, une autre (Yann et 2 scientifiques) au lac de la plaine de Dante, lieu d’étude de nos scientifiques. Arrivés sur la cabane, bonne surprise : elle est debout, plutôt en bon état. Seul hic : la porte est trouée et ferme par un système de corde. Le chantier commence, il faut réparer cette porte le plus vite possible, l’hélico n’attendra pas. Pendant les 3 rotations suivantes, ou Pierre et moi nous occupons de réceptionner le matériel, Romu et Bout de bois referont une porte un peu plus acceptable avec un verrou digne de ce nom. A l’instant même où l’hélico se pose pour ramener l’équipe de Yann, Bout de bois pose son marteau, la porte est prête. Nous sautons dans l’hélico avec le matériel sur les genoux. Les adieux seront pour une autre fois.

Ces 4 missions se sont parfaitement déroulées, la journée est un succès. Direction le canon des sourcils noir pour demain matin. Je ne serai pas de la partie.
Le lendemain, nous sommes devant le canon, il y a peu de houle ce qui fait que nous pouvons nous approcher de la côte sans danger. Nous ne sommes plus qu’à un petit kilomètre. Nous ne voyons toujours pas la côte… Nous attendrons quasiment 2 h que le brouillard se dissipe et que le pilote donne le feu vert. Nous ne ferons qu’une dépose sommaire, amputant le programme prévu de trois quart. L’hélico décolle et file vers le canon. Moins de 30s plus tard nous le voyons déjà revenir, que s’est-il passé ? Le pilote nous informe à la radio qu’il y a trop de vent. En en rediscutant avec mes collègues une fois descendus de l’hélico, ils me disent que c’était même plus que ça : de violentes bourrasques de vent déportaient l’hélico vers les parois du canon pourtant déjà très proches. Cela me remet vite à ma place, hier tout s’est déroulé sans problèmes, mais le moindre souci se transforme vite en crise.  Bref, la mission est annulée maintenant place à l’OP sur PAF ! Débarquement imminent.