vendredi 19 septembre 2014

Winter is leaving ! Comme dirait l’autre…

 L’OP2 est venue, a vu, et est repartu.

 Reprenant tous nos militaires (sauf 2) et nous laissant une nouvelle cuvée KER65 qui promet de bons moments. En 5 jours (de mauvais temps évidemment), tout le fret logistique a été effectué, les passations de chacun ont eu largement le temps de se faire dans de bonnes conditions. Nous avons également récupéré notre chaland adoré … en mauvais état. Donc première mauvaise nouvelle, les sorties chaland prévues juste après l’OP ne pourront pas se faire, il faudra patienter un bon mois.
C’est également pour nous l’occasion d’accueillir de nouveaux scientifiques : les popeleph qui viennent pour étudier les éleph lors de leur naissance puis les femelles lorsqu’elles repartent en mer. Nous avons également 2 personnes supplémentaires de la Resnat pour l’étude et la régulation des espèces introduites, et la biosécurité. Les temps évoluent, les règles et méthodes aussi. Il faudra maintenant nettoyer et astiquer à fond les scratchs, semelles, poches de nos affaires au départ de chaque manip afin de contaminer au minimum les différents sites.

 C’est également l’occasion de recevoir quelques colis et quelques lettres. 

Après 6 mois de silence, je lis avec plaisir tous vos mots, et un grand merci pour les mets raffinés que je mangerai (ou boirai) en pensant à vous. J’ai également reçu mon nouvel appareil photo que je teste avec plaisir sous les bons conseils de Greg (pixophil.com).
Nous avons d’ailleurs de la chance, ces derniers jours, 2 fortes éruptions solaires sont émises en direction de la terre entrainant une très forte activité électromagnétique et donc des aurores australes. Malheureusement la lune est pleine et sa luminosité empêche d’apprécier pleinement l’aurore. C’est tout de même l’occasion pour moi de tester mon appareil et de faire mes toutes premières photos d’aurores.

 Le chaland étant en maintenance,

 les manip sur la péninsule courbet ont été faites cet hiver, nous sommes donc voués à rester sur base un petit moment. Evidemment, les jambes nous démangent et celles de nos arrivants aussi. Ils ont soif de découvrir au plus vite les beautés de cet archipel. J’ai donc organisé une petite sortie rando à la journée pour aller voir la grande cascade. Vous souvenez-vous en ? C’était ma toute première sortie de la base, la balade du dimanche. Bien sûr, à l’époque (en novembre dernier),  ce n’était pas loin de l’été et il faisait relativement beau. Ce coup ci, on est encore en hiver, la neige tapisse tout le trajet, et plâtre toutes les parois de la cascade. Un cratère de neige remplace la vasque d’eau. Le paysage est totalement différent et la météo est avec nous. C’est le pied, nous avons bien choisi notre journée. Je suis accompagné d’Aurélie, popmousse agent de la réserve et d’Yves notre nouveau Disker qui découvre les joies des transits dans les cailloux et les souilles et qui s’en sort parfaitement bien. Nous rentrons après 6h de marche des belles images plein la tête pour rejoindre tous ces gens qui ne demandent qu’à faire connaissance.
















Et pendant ce temps, le Marion ramenant nos collègues, vient d’arriver à la Réunion pour voir que le vol Air France qu’une bonne partie devait prendre, a été annulé… dur retour à la réalité.

jeudi 4 septembre 2014

Les héros de l’ordinaire


 L’hivernage est terminé,

Ce soir le Marion Dufresne se présentera dans le golf du Morbihan face à la base Port aux Français. C’est l’OP2, un peu plus de 5 mois après l’OP1, elle marque la fin de notre hivernage. Pendant exactement 166 jours, nous sommes restés à 44 personnes sur une ile grande comme la Corse.
Ce n’est évidement pas le même hivernage que ceux d’Antarctique car nous avons eu la visite de nombreux bateaux : Guy, le voileux qui fait son tour du monde, l’Albatros, navire contrôleur de pêche, l’ile de la Réunion, navire de pêche… Nous avons même notre bibou qui a quitté le navire en route pour s’échouer sur l’ile de la Possession à Crozet. Nous ne sommes donc pas totalement coupés du monde.
Ce n’est pas non plus le même hivernage que ceux de l’Arctique qui sont dans la nuit permanente l’hiver. Mais nous avons pu observer un bon nombre d’aurores australes très actives. La météo n’est pas non plus celle des héros polaires mais le vent fort, le froid permanent se fait tout de même sentir. Et si nous aimons aller en cabane, titiller dame nature, et se sentir vivant lorsqu’il faut sortir du duvet le matin, c’est parce que nous savons qu’à quelques kilomètres, nous avons une base tout confort où nous pourrons nous réfugier le temps de se remettre de nos émotions et d’avoir envie de repartir.
Cette base est gérée par les militaires.

 Ce sont eux ces héros de l’ordinaire,

 qui malgré la météo, la disponibilité de matériel limitée, arrivent à vous faire fonctionner une centrale électrique avec 3 coups de clé à mollette et une bonne dose d’ingéniosité. Ce sont eux qui arrivent à maintenir en état des véhicules qui subissent de plein fouet les intempéries et qui vous sortent un tracteur pris dans les glaces d’une rivière avec 3 pelles, un tournevis, un câble et un autre tracteur. Qui enchainent 4 à 5 sorties par semaines d’une dizaine d’heures chacune pour faire le tour du golf et déposer les manipeurs à bon port ou encore, qui vous bricolent une antenne pour pallier à la panne d’un relais inaccessible. Bref, à seulement 16 personnes, ils arrivent à faire  tourner des installations pour une ville en autonomie complète, et ce dans un milieu isolé.

 Ce sont eux que le Marion vient chercher

pour les ramener à la vie moderne, ou sur d’autres théâtres d’opérations moins sympas que Kerguelen. En effet, cette OP2 est l’OP de la relève des militaires. Cela fait maintenant un an qu’ils sont arrivés et il est temps de laisser la place. Avec eux partent également le Disker, les cuisines, les Réunionnais, le service météo, et un personnel du Cnes. Sur les 45 hivernants, nous ne sommes que 16 à rester. C’est donc cette OP qui marque la fin de la mission 64 et le début de la mission 65. C’est l’occasion de remettre toutes les tensions à zéro, de repartir sur une base saine. Il va falloir accueillir les nouveaux, les aider pour la prise de leurs fonctions et être présent pour pouvoir répondre à leurs questions et interrogations. Leur faire découvrir notre monde, notre mode de fonctionnement et faire en sorte que tout roule lorsque, nous aussi, nous aurons à passer la main à la nouvelle génération.

Bref, en cette veille d’OP, je rends hommage à ces héros de l’ordinaire qui ont su nous accueillir avec chaleur et simplicité. Qui nous ont ouvert les portes pour nous faire découvrir leur monde et leur fonctionnement et qui repartent maintenant voguer vers de nouvelles aventures. Bon vent et bonne mer !


Prise de pouvoir à la météo


Ca y est c’est la rébellion, l’anarchie, la météo n’est plus, vive la météo !
Une étape supplémentaire est franchie vers la réduction des effectifs sur base. Jusque là, le service Météo France comportait 3 personnes : un chef météo, un prévisionniste et un technicien/électronicien. Ils se relayaient pour faire chaque jour les observations ou tours d’horizon aux heures fixes de 5h, 10h, 12h, 14h, et 17h, faire le lâcher de ballon quotidien à 00h ou 12h en temps universel, ce qui correspond à 16h chez nous. Ils font également les prévisions météo qui nous seront ensuite transmises à la vacation radio de 17h30. Et ce, 7 jours sur 7 et 365 jours par an.
Cela n’est plus. A compter du 1er septembre dernier, le service météo France n’est plus composé que d’un membre, qui effectue les observations de 10, 12 et 14 h, fait les prévisions pendant la semaine mais pas les weekends. Mais comment faire pour que les lâchers de ballons puissent être réalisés tous les jours à 16h même le weekend ? Les vats bien sur ! Ces petites créatures pas chères et efficaces qui ont déjà des impératifs journaliers. C’est ainsi que moi et mes 2 compères de géophy nous retrouvons opérateurs de radio sondage. A partir du 1er septembre dernier, nous sommes en charge des lâchers de ballons météo. Cela consiste à préparer le matériel, calibrer la sonde, gonfler le ballon à l’hélium puis lorsque tout est prêt, lâcher l’ensemble. Ce n’est pas sorcier ni même très technique, en revanche, cela nous permet et même nous incite à nous intéresser de plus près à la météo, de savoir décrypter les nuages, les nommer, enfin à comprendre le fonctionnement de l’atmosphère. Voila donc 2 mois que nous nous formons, que nous posons des questions sur l’apparition de tel ou tel nuage, sur le système dépressionnaire qui nous arrive dessus, sur l’anomalie anticyclonique qui a fait qu’on a eu des records de froid en août…
C’est également une formidable opportunité pour moi, qui aime tant les activités en montagne mais qui peuvent s’avérer dangereuses en fonction de la météo. Didier, le chef météo est passionné d’alpinisme et il pu répondre à la plupart de mes questions et interrogations.
Bref, j’apprends tous les jours quelque chose de nouveau.



Quand on n’a pas de tête, on a des jambes.


Merci Matthieu pour ces sages paroles, j’ai pu vérifier ce dicton ce mois ci. En effet, suite aux problèmes sur le relais 27, nous avions décidé que, par mesure de sécurité, nous prendrions le téléphone satellite lorsque nous faisions une manip à pointe Suzanne. En tant que chef de manip et responsable du téléphone satellite IPEV, j’ai bien évidement pris le téléphone avec moi lorsqu’au début du mois d’août, j’ai fait ma manip logistique à pointe Suzanne; (ne cherchez pas, je n’ai pas fait d’article là-dessus, my bad !). Et en gros, étourdi que je suis, je l’ai oublié dans la cabane de pointe Suzanne, bah, vous savez, là, sur la petite étagère, bien rangé pour ne pas gêner ni encombrer. Tellement bien rangé qu’on ne le voit pas lorsqu’on fait un dernier tour des piaules pour voir si on n’oublie rien.
Comme par hasard, je m’en rends compte une semaine plus tard lorsque je fais mon sac pour ma prochaine manip, le tour courbet log là où j’ai également besoin de ce petit objet.
-          «  Bon, qu’est ce qu’on fait ?
-          Bah, va falloir aller le chercher.
-          Oui, mais quand ça ? on part demain, et on en a besoin demain.
-          Bah il est 11h, si on part maintenant et qu’on rentre demain matin tôt, on peut le faire.
-          Bah aller! go !
-        
-        << Euuuuh les gars, sinon moi, je peux vous prêter le mien, » nous propose Yves l’ornitho Réserve Naturelle.
N’empêche, il faudra bien aller le chercher un jour, on en a besoin et aucune manip n’est prévue à pointe Suzanne avant un bon bout de temps.
Finalement, j’emprunterai le téléphone satellite d’Yves le temps de ma manip. A mon retour, le problème reste le même, il faut aller le chercher. L’OP approche, les moyens de secours sont momentanément indisponibles (voir prochain article), j’ai le feu vert pour y aller sur la journée. Vincent météo est prêt à tenter l’aventure avec moi.
Donc, c’est parti! Il est 7h, nous avons une belle journée devant nous. La météo catastrophique de la semaine précédente n’est qu’un souvenir, on enregistre un bon zéro nœud de vent et peu de nuages. On a choisi la bonne journée pour y aller. Au bout de 2h, il fait même suffisamment chaud pour faire tomber la veste et marcher en t-shirt. 4 heures et 20 kilomètres plus tard, nous arrivons à la cabane, nous faisons une pause pour manger et savourer une petite bière, sur la terrasse, au soleil. Puis, nous repartons, sans oublier le téléphone dans le sac. Un petit détour pour admirer le paysage et faire quelques photos et nous voilà de retour 4 heures et 20 autres kilomètres plus tard. Quelques ampoules pour Vincent et plein de belles images en tête pour nous 2.

Quand on n’a pas de tête, on a des jambes!

Cormorans en train de prendre des brindilles pour leur nid





Vincent météo

Vincent météo

Presqu'île Ronarch

Mont Ross

lundi 1 septembre 2014

Résultats du Festival du film de l’antarctique


Cette année encore ça a été serré, on a pu voir des films de très bonne qualité, des scénarios loufoques, débiles et j’en passe. De jolies images (Georgie du sud), de belles idées (Syowa), de belles musiques, de l’humour (Birds island). Et à la fin, Kerguelen est bien récompensé. Sans attendre, voici le palmarès de cette année :

 Dans la catégorie OPEN :


Best Film
1st: Fantasmes – Dumont d’Urville
2nd Magic Cube – Kerguelen
3rd The Island – King Edward Point

Best Acting
1st: Fantasmes – Dumont d’Urville
2nd Magic Cube – Kerguelen
3rd Wals TV Outtakes – Davis Station

Cinematography
1st Magic Cube – Kerguelen
2nd The Island – King Edward Point
3rd Fantasmes – Dumont d’Urville

Screenplay
1st: Fantasmes – Dumont d’Urville
2nd Magic Cube – Kerguelen
3rd The Island – King Edward Point


 Dans la catégorie du 48 h :


Best Film
1st Wals TV – Davis
2nd LOTR The Missing Scenes – Bird Island
3rd Dreamwatcher – Kerguelen

Best Acting
1st LOTR The Missing Scenes – Bird Island
2nd A Guide to Passing…. – Amundsen Scott South Pole
3rd Wals TV – Davis

Cinematography
1st The Last Ornithologist - Amsterdam Island
2nd Dreamwatcher – Kerguelen
3rd ssing Scenes – Bird Island

Screenplay - TIE
1st A Guide to Passing… - Amundsen Scott South Pole
1st Wals TV – Davis
3rd Syowa Station Symphony – Syowa

Use of the Elements
1st Wal Footrot in Antarctica – Dumont d’Urville
2nd Dreamwatcher – Kerguelen

3rd Wals TV - Davis

Tour Courbet log - partie 2


Nous voici donc rendus à Ratmanoff,

où on retrouve avec plaisir Greg, Solène, Camille et Fabien. Cela fait maintenant 8 jours que Flo, Elie et moi sommes partis de PAF. Je dois rester 2 jours puis rentrer avec Solène, Camille et Fabien alors que Flo, Elie et Greg resteront un peu plus longtemps pour faire les manip ornithos. Le premier jour, nous nous levons sous la neige, les grains se succèdent toute la journée, ne laissant que de faibles fenêtres permettant une sortie.

Le second jour est plus calme,

dès le matin, nous nous levons pour aller faire la manip cerf volant. Cela consiste à déployer un grand cerf volant en delta auquel on accroche un appareil photo qui se déclenche automatiquement toutes les 5 secondes et de faire passer ça au dessus de la colonie pour pouvoir dénombrer la population de poussins. C’est une manip difficile, car c’est la première année que c’est en test. Toute la difficulté consiste à saisir la bonne fenêtre météo pour que le cerf volant puisse porter l’appareil sans craindre de l’écraser au milieu de la colonie mais pas trop pour ne pas casser le fil et perdre l’appareil et le cerf volant.  Vous comprendrez que ce sont des conditions bien exigeantes pour les Kerguelen en hiver. Nous sortons donc le matériel et lançons le cerf volant. Il faut le placer assez haut pour qu’il ne gène pas les manchots, nous mettons donc 200m de fil et plaçons l’appareil photo à environ 150m. Jusque là tout va bien, nous avons 45 min devant nous avant le prochain grain que nous voyons arriver au loin. Nous longeons la colonie sur toute sa longueur (1,5 km environ). Arrivés au bout, nous voulons faire le retour un peu plus haut mais le vent forcit et le cerf volant commence à tirer, à faire du bruit et à effrayer les manchots. Nous nous dépêchons donc de l’affaler, et finissons tout juste au bon moment après une petite frayeur lorsque l’âme du fil est mise à nue par les échauffements.

On enchaine alors sur la manip

de suivi des poussins de manchots. Vous vous rappelez, ceux que nous avons équipé en avril sur le tour courbet avec bibou ? Et bien nous les recapturons tous les mois pour les repeser. Il fait froid, malgré mes 3 polaires. On ne peut pas rester inactif très longtemps. Il fait -5°C avec 20-25 nœuds ce qui fait une température ressentie de -15°C environ, alors nous nous relayons pour les attraper ce qui nous réchauffe un peu. On avance vite avec 2 personnes qui les attrapent et un troisième qui suit, pèse et note. Les poussins ont petit à petit développé des techniques pour échapper à nos perches ce qui nous rend la tâche un petit peu plus difficile et qui, malheureusement, nous oblige à mettre un peu plus de désordre dans la colonie. C’est d’ailleurs ce qui nous arrête rapidement, le mauvais temps revenant, nous devons laisser les poussins se réorganiser en crèches.
Finalement les photos du matin ne sont pas assez précises et trop surexposées à cause de la neige pour pouvoir distinguer le nombre de poussins. Nous saisissons une 2ème fenêtre météo en fin de journée. Les photos sont meilleures mais malheureusement, la luminosité décline rapidement et nous empêche de terminer et de prendre la colonie en entier.



En pleine tempête 




La colonie





Rat sous la neige





Ratmanoff


Sur la plage de Ratmanoff


Le lendemain

 est le jour où je devais partir vers Morne. Malheureusement, la météo est mauvaise. C’est même un euphémisme; il y a 50 nd de vent, de la neige en continue, des congères se forment tout autour de la cabane, dans la colonie, les manchots sont perdus, déstabilisés, ils n’ont pas le réflexe de leurs compatriotes en Antarctique, de se mettre en tortue compacte pour se protéger. Des groupes se forment mais il y a encore beaucoup d’individus qui courent dans tous les sens. Une dizaine de poussins viennent même trouver refuge sur la terrasse de la cabane. Une congère monte jusqu’au toit et j’aperçois un cours instant 2 poussins en train d’essayer de monter sur le toit avant qu’ils ne dégringolent par où ils sont venus. Dans ces conditions, pas question de faire un transit, nous restons donc à Ratmanoff un jour de plus et en profitons pour nous éclater dans la neige et  faire des igloos, boire des chocolats chauds et du thé et manger.

Enfin, le jour suivant,

le temps s’est calmé et nous permet de partir pour Morne où nous retrouvons la porte coincée par une congère d’un mètre de haut et 3 m de long. J’empoigne donc la pelle et c’est parti pour un petit déneigement avant de pouvoir se mettre à l’aise dans la cabane.
Un dernier transit, sur un sol complètement gelé, 3 rivières totalement figées, une épaisseur de glace de 20cm, du jamais vu, et nous arrivons enfin à PAF après un périple de 200km et 13 jours. Une bonne douche ne fera pas de mal…


Morne sous la neige

Pas facile de rentrer à Morne

Traversée de rivière

Un pacha
Lever de soleil à Morne